« Un peu de mon corps est passé dans mon texte. » - Montaigne



L’activité d’écrivain est pulsion de mort, et l’écrivain est un être-pour-la-mort. On se dépouille soi-même pour créer d’autres soi-même, que ce soit de la littérature de fiction ou des idées.

Toute littérature est littérature de fiction, de friction. Le lecteur se frotte à l’auteur. Ce dernier doit le démanger. C’est comme dans la tectonique des plaques ; c’est le glissement entre une plaque supérieure et une plaque inférieure qui fait dériver les continents du lecteur et de l’auteur. Et l’on reconnaît que c’est puissant, quand cela donne lieu à des éruptions volcaniques ou des raz-de-marée dans la tête du lecteur.



Certes, le lecteur préfère parfois des mers calmes pour naviguer ; cela est plus propice aux rêves. Il choisira ainsi plutôt d’embarquer à bord de l’Hispaniola avec Jim Hawkins et aller à la recherche d’un trésor bien réel en espèces sonnantes et trébuchantes au lieu de grimper sur le Pequod du capitaine Achab en quête d’une obsession métaphysique.

Quant à l’auteur que je suis, j’invite le lecteur, je le contrains même, à un voyage cauchemardesque et je lui cris : Chassons-la cette maudite baleine blanche !

Ne m’appelez pas Jim Hawkins… Appelez-moi Ishmael !



La sodomie est l’acte sublime par excellence car il vient bousculer les trois monothéismes qui ont sacralisé l’acte sexuel et en ont fait une téléologie en vue de la procréation.

La sodomie incarne la « surprise », un phénomène violent à la dérobée.

Il faut prendre le lecteur par derrière et la lui mettre bien profond.


Thursday 24 March 2011

Et si… Attila n’était pas mort comme un con le soir des ses noces?

Et si… Attila n’était pas mort comme un con le soir des ses noces?

Il fut une époque où le monde était divisé en deux : les Huns et les autres !

Certains noms dans l’histoire inspirent aussi la crainte et la terreur. Attila est un tel nom… surtout quand on le fait suivre de « fléau de Dieu » !

Le pape Léon 1er qui, selon la légende aurait persuadé le roi des Huns de ne plus ravager l’Italie (nul ne sait exactement ce qu’ils se seraient dit) compara l’occupation hunnique de 452 à un flagellum dei, un fouet de Dieu. Le terme « fléau de Dieu », lui, ne date que du 19ème siècle.
Comme souvent dans des traditions religieux, traditions ayant pour but d’effrayer les croyants et les ramener vers le droit chemin, on compare un conquérant à l’Antéchrist qui viendrait punir les croyants pour s’être éloignés de la foi originel. Déjà, le souverain babylonien Nabuchodonosor II, qui écrasa en 507 avant Jésus-Christ le royaume juif de Juda, était déjà qualifié de « verge de la colère de Dieu » par le prophète Esaïe.

Les grands conquérants, en un point, ressemblent aux communs des mortels : ils ont des problèmes de familles. Mais à la différence de la pratique d’aujourd’hui où l’on va consulter un psy, eux, règlent leurs différents familiaux dans le sang. Romulus assassine Remus. Néron fait exécuter sa mère Agrippine. Et Attila tue son frère Bleda.

Selon les critères moraux d’aujourd’hui, et selon les hypocrites Conventions de Genève (hypocrites, car l’essence de la guerre est justement l’abolition de toutes conventions ; la notion de « droit de la guerre » est un oxymore), Attila était un tyran sanguinaire. Mais il n’a pas fait pire que tous les autres conquérants, et ce, jusqu’à nos jours. De plus, l’image de barbare que nous avons de lui est erronée. Il était avide de connaissance et avait pour la culture romaine une réelle fascination. Aussi, dans des pays tels la Hongrie ou la Turquie, c’est l’image du héros que l’on retient et non du sauvage. Enfin, dans le Nibelungenlied, le poème épique allemand datant du 12ème siècle, il est représenté sous les traits de souverain sage et noble, Etzel !

Attila naît en en 406 et devient empereur des Huns à la mort de son oncle, le roi Ruga. À partir de là, et surtout après la disparition de son frère, il étendra jettera ses dévolues à l’ouest… mais tout en ayant dans le rétroviseur (oui ! c’est pas les anachronismes qui nous étouffent) l’empire byzantin ! Un des épisodes les plus rocambolesques c’est quand la co-impératrice d’Occident, Honoria, veut épouser Attila. Le frère de celle-ci s’y refuse et l’envoie au couvent à Constantinople. Mais la damoiselle n’ayant pas froid aux yeux envoie sa bague à Attila lui promettant que s’il vient la délivrer elle lui cèdera une partie de son empire. Donc, comme Hélène fut à l’origine de la guerre de Troie, c’est une femme qui déclenche la guerre entre les Huns et l’empire romain d’Occident. Nous sommes en 450. Nous sommes à un an des fameux Champs catalauniques !

Cette bataille oppose Attila, dont l’armée compterait 500,00 hommes, et Flavius Aetius, stratège de génie, qualifié de « derniers des Romains », et qui connaît bien les tactiques hunniques puisqu’il a été l’otage de l’oncle d’Attila. Hélas, l’histoire n’a pas retenu son nom comme celui du roi des Huns. Et pourtant, c’est lui qui stoppa net, lors de cette bataille, la fin des incursions ‘barbares’ en Gaule.

Attila meurt deux ans plus tard. Non le glaive à la main, sur un champ de bataille, mais la nuit de ses noces avec sa nouvelle épouse Ildico. Certains historiens avancent l’hypothèse qu’il aurait été assassiné sous les ordres de l’empereur Marcien. D’autres, plus terre à terre, préfèrent imputer son décès à un excès de boisson… quoi qu’il en soit, sans cette mort prématurée, on peut légitimement supposer qu’il serait revenu à l’attaque contre l’empire romain, et celui-ci, agonisant, ne l’aurait pas repoussé longtemps.

Après sa mort, son empire se disloque. L’Occident peut dormir tranquille. Du moins, jusqu’à la conquête arabe…


MKSabir

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