« Un peu de mon corps est passé dans mon texte. » - Montaigne



L’activité d’écrivain est pulsion de mort, et l’écrivain est un être-pour-la-mort. On se dépouille soi-même pour créer d’autres soi-même, que ce soit de la littérature de fiction ou des idées.

Toute littérature est littérature de fiction, de friction. Le lecteur se frotte à l’auteur. Ce dernier doit le démanger. C’est comme dans la tectonique des plaques ; c’est le glissement entre une plaque supérieure et une plaque inférieure qui fait dériver les continents du lecteur et de l’auteur. Et l’on reconnaît que c’est puissant, quand cela donne lieu à des éruptions volcaniques ou des raz-de-marée dans la tête du lecteur.



Certes, le lecteur préfère parfois des mers calmes pour naviguer ; cela est plus propice aux rêves. Il choisira ainsi plutôt d’embarquer à bord de l’Hispaniola avec Jim Hawkins et aller à la recherche d’un trésor bien réel en espèces sonnantes et trébuchantes au lieu de grimper sur le Pequod du capitaine Achab en quête d’une obsession métaphysique.

Quant à l’auteur que je suis, j’invite le lecteur, je le contrains même, à un voyage cauchemardesque et je lui cris : Chassons-la cette maudite baleine blanche !

Ne m’appelez pas Jim Hawkins… Appelez-moi Ishmael !



La sodomie est l’acte sublime par excellence car il vient bousculer les trois monothéismes qui ont sacralisé l’acte sexuel et en ont fait une téléologie en vue de la procréation.

La sodomie incarne la « surprise », un phénomène violent à la dérobée.

Il faut prendre le lecteur par derrière et la lui mettre bien profond.


Synopsis court metrage "L'horreur ! L'horreur !"

     Un huis clos oppressant avec comme toile de fond une nuit cyclonique lors de laquelle une partie de poker entre 3 amis vire au cauchemar, suite à la révélation que l’un d’entre eux fera.

     Trois amis, qui font chaque mois une partie de poker, décident, nonobstant l’avertissement cyclonique de classe 2, de s’adonner à leur « rituel ». Ils attendent la venue d’un quatrième joueur, qui illustre la figure de « l’Arlésienne » (à l’instar d’En attendant Godot de Beckett), dont on parle pendant tout le court-métrage mais qui ne fera son apparition qu’à la toute fin pour participer lui aussi, et bien malgré lui, à l’horreur dans laquelle ont basculé ses trois comparses.

     À mi-chemin entre Délivrance de J. Boorman et La Jeune Fille et la Mort de Polanski, le scénario explorera la psychologie des profondeurs des personnages et montrera comment des individus confrontés à des circonstances stressantes en un lieu confiné peuvent évoluer et se transformer.

     Suite à quelques mots malheureux de l’un d’entre eux, le ton monte et la violence va crescendo, jusqu’à ce que tous les quatre meurent dans des circonstances qui auraient pu être évitées.

     Le jeu de poker n’a pas été choisi au hasard puisqu’il constitue une métaphore du jeu de bluff continuel auxquels se livrent les quatre amis. Bluff qui leur sera tour à tour fatal.